Grêle, humidité puis sécheresse pour le millésime 2018

2018 aura été marqué par de nombreux évènements climatiques et fongiques : l’épisode de grêle du mois de mai, les contaminations mildiou nombreuses et virulentes, l’explosion du black-rot mi-juillet sur certaines parcelles ou encore le déficit hydrique estival.
a) Bilan hivernal 2017/2018
Figure 1. Températures moyennes hivernales 2017/2018
Les températures de l’hiver 2017/2018 furent proches de la moyenne de ces dix dernières années avec un hiver plutôt doux dans l’ensemble malgré un mois de février froid (-3 degrés par rapport à la moyenne décennale). Cela fut bénéfique et permis de freiner la croissance de la vigne.
Figure 2. Pluviométrie mensuelle hivernale 2017/2018
L’automne 2017 présente un déficit hydrique important avec une pluviométrie en-dessous de la normale suivi de fortes pluies durant les mois de décembre et janvier (quasiment 300 mm en cumulé sur 2 mois).
Année après année, des cumuls de pluies assez similaires sont observés mais avec une répartition hétérogène : nous faisons de plus en plus face à une alternance entre des périodes sèches et pluvieuses.
b) Phénologie et conditions climatiques de la saison viticole 2018
Figure 5. Stades phénologiques 2018
Le débourrement est légèrement plus tardif que la moyenne décennale, suite aux températures négatives du mois de février. Les premières feuilles d’Ugni blanc apparaissent fin avril. A partir du mois d’avril jusqu’en août, les températures enregistrées sont plus élevées, d’un à deux degrés, que les moyennes décennales. Le développement végétatif est alors accéléré par ces conditions climatiques et par de fortes pluies durant les mois de mai et juin, en encadrement de floraison.
Le 26 mai, date marquante de la saison viticole 2018, de violents orages de grêle sévissent sur le vignoble, de la Gironde jusqu’au nord des Charentes. 10 000 hectares sont touchés dont 3 000 hectares à plus de 80%. Les orages de grêle font leur retour le 03 juin, de façon plus localisée mais tout aussi violente avec des dégâts importants sur les secteurs de Roullet-St-Estèphe, Biron et sur le canton de Cozes ainsi que le 02 juillet sur le secteur de Touzac.
La pleine floraison est atteinte en moyenne dès le 11 juin sur Ugni blanc soit cinq jours plus tôt que la moyenne des dix dernières années. Le mois de juillet, chaud (+2°C) et humide (10mm de plus que la moyenne), maintient le rythme de croissance de la vigne et la fermeture des grappes est observée dès mi-juillet. Cependant, malgré des températures élevées, les mois d’août et de septembre présentent un fort déficit hydrique (plus de 2 fois moins de précipitations par rapport aux normales de saison), ralentissant la véraison. Les premières baies verrées sont ainsi observées autour du 11 août puis le début des vendanges a lieu durant la deuxième décade de septembre. Contre toute attente, malgré une pression fongique très forte, les rendements sont au rendez-vous pour la majorité.
Figure 6 : Pluviométrie et températures moyennes 2018