Un méteil ou des méteils?

depuis le semis à l’automne dernier, le 17 octobre était l’occasion de se retrouver, éleveurs et techniciens, pour faire le bilan des techniques et observations faites dans les élevages. Les sept exploitations suivies représentaient une partie de la diversité des pratiques qu’il existe pour le méteil: des mélanges de deux à sept espèces, des récoltes en grains ou en fourrages (ensilage, enrubannage ou affouragement en vert), des apports d’engrais ou aucun, des préparations du sol différentes…
Au terme de ces suivis, les coûts de productions des méteils intégrant la mécanisation, la main d’oeuvre et les intrants (semences, engrais, phytos) ont été produits. Ainsi, on constate qu’un méteil grain coûte cette année entre 7 et 15 €/q à produire, contre environ 85 €/TMS pour un méteil enrubannage. Les méteils ont été également analysés afin de connaitre leur valeur alimentaire. 2019, année intéressante pour les méteils grains a permis de produire 40 à 55 q/ha avec des valeurs allant de 11,5 à 16,5 % MAT pour les cinq mélanges suivis.
Ces suivis des pratiques en ferme étaient également l’occasion, pour nous techniciens, de valider de façon visuelle et chiffrée, les conseils techniques que l’on apporte aux éleveurs. Par exemple, un éleveur a implanté un méteil grain dans deux parcelles différentes, l’une ayant reçu 46 unités d’azote et l’autre aucune. La première parcelle avec azote a produit 50 q/ha de méteil mais avec seulement 10 % de protéagineux contre 40 q/ha pour celle sans azote avec 17,5 % de protéagineux à la récolte. Cela illustre très bien que l’azote favorise les céréales au détriment des protéagineux. De même, un autre éleveur a semé tel quel le mélange qu’il a récolté en 2018, mais l’enrubannage récolté ce printemps ne comptait que 4 % de protéagineux. Cette pratique approuve que si l’on souhaite ressemer son méteil grain, il faut évaluer le méteil récolté en triant 200 g pour connaitre les proportions de chaque espèce afin de réajuster et/ou enrichir son mélange si nécessaire. Le mélange récolté n’est pas le même que celui semé comme on a pu le constater dans toutes les exploitations.
Cet après-midi a été l’occasion pour les éleveurs présents d’échanger sur leurs pratiques et leurs problématiques. De nouvelles questions se posent aujourd’hui sur cette thématique, notamment sur l’intégration dans les rations et sur les moyens existants pour stocker et distribuer cet aliment.
L’équipe du service Productions Animales