Conserver leur caractère temporaire à ses prairies
Pour garder son caractère « temporaire », une surface herbacée ne doit pas rester en place plus de 5 ans. En effet, dès lors qu’aucune culture n’a été implantée sur la parcelle sur les 5 dernières années, et si un couvert herbacé est présent en 6ème année, ce couvert est alors considéré comme une prairie permanente.
Exemple :
Après la récolte 2014 (céréale à paille ou maïs ensilage), j’ai implanté une prairie à l’automne 2014 (ou au printemps 2015). L’année 2019 était la dernière année où cette prairie est considérée comme temporaire. Si la prairie est toujours présente à la PAC 2020, elle devra être déclarée « PRL » (prairie à rotation longue), et sera alors considérée comme une prairie permanente :
PAC 2014 | PAC 2015 | PAC 2016 | PAC 2017 | PAC 2018 | PAC 2019 | PAC 2020 |
ME | PTR | PTR | PTR | PTR | PTR | PRL |
Remarque : les mélanges légumineuses/ graminées avec légumineuses prépondérantes (MLG), ainsi que toutes les autres surfaces rattachées à la catégorie 1.9 des codes cultures Télépac, suivent la même règle que les prairies classiques déclarées PTR.
Alors, que faire pour éviter qu’une prairie temporaire ne devienne permanente ?
La seule solution est de la lever avant sa 6ème année, et de mettre en place une culture en vue de la PAC 2020.
Cette culture peut être : une céréale (céréale à paille, maïs,…), un oléagineux, un protéagineux, une légumineuse fourragère pure (luzerne,…). Bref, tous types de cultures, en dehors de celles rattachées à des codes cultures Télépac faisant référence à des surfaces herbacées, c’est-à-dire les catégories 1.9 « surfaces herbacés temporaires », 1.10 « prairies ou pâturages permanents », et 1.5 « jachères ».
Exemple :
Au printemps 2020, je casse ma prairie temporaire et j’implante un maïs. Si je réimplante une prairie pour la PAC 2021, je pourrai la déclarer en prairie temporaire :
PAC 2014 | PAC 2015 | PAC 2016 | PAC 2017 | PAC 2018 | PAC 2019 | PAC 2020 | PAC 2021 |
ME | PTR | PTR | PTR | PTR | PTR | MIE | PTR |
Remarque : si la prairie temporaire est cassée puis re-semée, sans qu’une culture autre soit déclarée à la PAC entre les deux prairies, il y a continuité de la déclaration en herbe, et donc, au regard de la PAC, cela ne rompt pas le cycle de l’herbe. Le compteur continue de tourner comme s’il s’agissait de la même prairie.
Exemple :
A l’automne 2014, j’implante une prairie à base de trèfle violet. Elle reste en place 2 ans. A l’automne 2016, je la laboure et je sème un mélange prairial classique que je vais laisser en place plusieurs années :
Année | PAC 2014 | PAC 2015 | PAC 2016 | PAC 2017 | PAC 2018 | PAC 2019 | PAC 2020 |
Culture | ME | MLG | MLG | PTR | PTR | PTR | PRL |
Age prairie au regard de la PAC | 1 an | 2 ans | 3 ans | 4 ans | 5 ans | 6 ans |
Mon exploitation est engagée en MAEC système polyculture élevage… Qu’est-ce que ça change ?
Quand une prairie temporaire est engagée en MAEC (donc un élément d’engagement est dessiné sur la parcelle et la parcelle est payée), son « compteur herbe » est bloqué le temps de l’engagement. Ainsi, une prairie temporaire de 2 ans, engagée en MAEC dans sa troisième année, sera « âgée » de 3 ans en sortie d’engagement et non de 8 ans.
Exemple pour une exploitation engagée en MAEC SPE ou SPM en 2015 :
Année | PAC 2012 | PAC 2013 | PAC 2014 | PAC 2015 | PAC 2016 | PAC 2017 | PAC 2018 | PAC 2019 | PAC 2020 |
Culture | ME (maïs ensilage) | PT | PT | PTR | PTR | PTR | PTR | PTR | PTR |
Age prairie | 1 an | 2 ans | Engagement MAEC = compteur bloqué | 3 ans |
Attention ! Pour les parcelles non engagées (c’est-à-dire qui ne portent pas de dessin « élément engagé » en raison du dépassement du plafond de la MAEC), les règles d’âge sont les règles classiques décrites en début d’article.