Interview : questions sur le dépérissement de la vigne

Laurent Cuisinier, viticulteur à Gémozac, nous fait part de ses motivations.
Il travaille en famille et exploite environ 100 ha dont 30 de vigne. En EARL à trois, avec son épouse et son fils, ils produisent du vin de distillation donc exclusivement à base d’Ugni-Blanc.
Quel dépérissement dans ton vignoble ?
C’est essentiellement dû aux maladiesdu bois, depuis la disparition des produits curatifs. Les vielles parcelles seraient moins atteintes. On observe parfois des taux important de mortalité, selon les années et les parcelles. Jusqu’à 15/ 25 ans, il faut enrtreplanter. Nous pratiquons ensuite le renouvellement, comme les voisins. Mais cela a un cout. C’est du travail et parfois, même une parcelle plus jeune doit être arrachée.
Tu as adhéré à un groupe MIVIgne* animé par la Chambre d’agriculture. Pourquoi ?
Nous souhaitions partager sur la taille et les maladies du bois. Nous avions nos habitudes de travail, et échanger avec d’autres viticulteurs a été un plus. Nous avons acquis de nouvelles façons de tailler, notamment les jeunes, et innové avec les équipes de la Chambre d’agriculture.
Rencontrer les chercheurs ?
Oui, une bonne idée pour poursuivre ce besoin d’échanger. Et partager les compétences : Les viticulteurs parlent de leur connaissance terrain et les chercheurs de la recherche fondamentale
PNDV Tour le 12 mai à l’Abbaye de Fontdouce, y participeras-tu ?
Oui et avec plaisir. Le programme est intéressant car on y parle beaucoup des maladies du bois, de la flavescence dorée, une autre inquiétude qui a laissé des traces. Nous avons dû arracher, il y a 10 ans, 500 ceps sur 2 ha. Je vois des échanges possibles aussi sur les viroses, autre préoccupation venir... et le changement climatique. Je viendrai avec mon fils !
Propos recueillis par Michel GIRARD, Chambre d’agriculture de Charente-Maritime.
MIVIGNE : Mobilisation Innovation Vigneronne : des groupes d’échanges entre viticulteurs et qui a pour ambition de dénicher les savoir-faire dans les vignes pour les valoriser et les diffuser. Financés par le PNDV. 4 groupesde réflexion ont été mis en place en
Charentes, en 2019 : Taille et dépérissement, maintien de la productivité, matériel végétal et gestion des aléas climatiques.
PNDVTour : Une Journée Technique au cours de laquelle les chercheurs sur les dépérissements rencontreront les viticulteurs. Une occasion d’échanger et de comprendre ce que la recherche peut apporter aux viticulteurs et à leur vignoble.