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Lutter contre les foreurs du maïs ça s’anticipe !

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En septembre la Chambre d’agriculture de la Charente a prospecté une quinzaine de parcelles de maïs dans tout le département, en

partenariat avec la FREDON Nouvelle-Aquitaine.

Les observations ont permis de noter les attaques de pyrales et sésamies, sur tiges et épis, ainsi que le nombre de larves total ou ayant atteint le stade leur permettant de passer l’hiver (graphique 1).

Cette prospection à l’automne a pour objectif principal d’évaluer le niveau d’attaque et d’infestation par les pyrales et les sésamies ainsi que de cartographier le risque potentiel de ces ravageurs pour la prochaine campagne de maïs (en 2024).

Les années se suivent et ne se ressemblent pas !

Cette année, les conditions climatiques du printemps ont aussi bien retardé le développement des maïs que l'arrivée des papillons de pyrales et sésamies. Le froid de ce début de campagne maïs a provoqué un retard dans les vols de foreurs. Les premières captures ont été enregistrées début mai pour les sésamies et mi-mai pour les pyrales.

Les températures plus estivales de la fin du mois de mai ont été plus favorables au développement des foreurs, dont les pics, moins intenses et légèrement décalés par rapport aux années précédentes, ont été atteints la première semaine de juin pour la sésamie et mi-juin pour la pyrale. Les premières attaques de sésamies en pieds de pontes ont été signalées vers la mi-juin. Fin de la première décade de juillet les jeunes larves baladeuses de pyrales et sésamies étaient présentes dans de nombreuses parcelles et les conditions climatiques étaient favorables à leur développement et à l’émergence d’une nouvelle génération de papillons.

Pour rappel : Le BSV (bulletin de santé du végétal) est le rapport privilégié pour suivre l'avancée des vols en cours de campagne. Cela permet de décider, ou non, d'une intervention et si nécessaire de positionner plus finement les traitements ou les poses d’auxiliaires (trichogrammes).


Graphique 1 : Pourcentage d’attaque des foreurs sur tige et épi par ex-canton en 2023

Sur les résultats obtenus (graphique 1), une variabilité importante est notée d’une parcelle à l’autre et d’un secteur géographique à l’autre. Une première analyse des données montre que les attaques sont en général modérées avec près de 45% d’attaques sur tiges et 33% sur épis.
Sur ces épis, quelques attaques de fusariose ont été observées.

En comparaison avec la dernière campagne d’observations (2021), ces attaques sont en légère augmentation (graphique 2).

 

Graphique 2 : Pourcentage d’attaque des foreurs sur tige par ex-canton de 2015 à 2023

 

La variabilité des attaques sur tiges s’explique essentiellement par le nombre moyen de larves par plante (pyrale ou sésamie de tous stades). Cette année ce nombre ne dépasse pas 1 individu par plante (graphique 3).

 

Graphique 3 : nombre moyen de larves par tige et par ex-canton en 2023

Pyrale et sésamie réalisent quasiment chaque année deux générations. C’est la deuxième génération qui fait les principaux dégâts économiques et sanitaires.

Cette année, dans le sud du département, ce sont encore principalement des larves de première génération (populations de larves hivernantes L4, L5, de grosse taille) qui ont été retrouvées aussi bien pour la sésamie (0,27 larves/pied), que pour la pyrale (0,05 larves/pied). Une fois l’hiver passé ce sont ces populations qui pourraient être à l’origine d’attaques sur les futurs maïs (année N+1). Dans le nord du département, la sésamie a montré le même comportement, avec plus de présence de larves de première génération (0,16 larve par plante). Par contre la pyrale était représentée par plus de larve de deuxième génération (0,15 larve par plante).

Pour observer une mortalité significatives des foreurs il faudrait un hiver très rigoureux : plusieurs jours consécutifs à - 7° C pour toucher les larves de sésamies dans les tiges ou à - 12° C pour les larves de sésamies à l’abri dans les pivots des maïs. Quant aux pyrales, moins sensibles au froid hivernal, elles peuvent résister jusqu’à des températures de -20° C. En Charente les conditions climatiques seules n’auront donc pas d’influence sur la gestion des populations larvaires.
 


Quelle gestion à prévoir ?

Les conditions climatiques n’ayant que peu d’impact sur la gestion des larves, il est nécessaire d’adopter une gestion anticipative de ces foreurs pour limiter les pertes qu’ils peuvent occasionner (environ 7% pour une infestation d’une larve par pied).

Sur les parcelles impactées par les ravageurs cet été, il est important de broyer et enfouir les résidus pour réduire le stock de larves et limiter ainsi la pression des ravageurs l’an prochain. Le broyage systématique fin et au ras du sol réalisé tôt après la récolte avec un broyeur à axe horizontal permet de détruire les larves ou de les exposer au froid et aux prédateurs. Cette intervention peut permettre d’éliminer 50 à 70 % des larves. Attention, le broyeur sous bec des moissonneuses n’a pas une efficacité suffisante en comparaison à un passage spécifique de broyeur post récolte.

L’incorporation des résidus est la seconde étape indispensable qui réduit encore les chances de survie des larves. Le labour, permettant d’enfouir à une plus grande profondeur, sera plus efficace que les autres techniques de travail du sol.

D'autres stratégies de lutte, utilisées en végétation, peuvent aussi permettre de contrôler l'impact de ces ravageurs. Il s'agit de solutions curatives qui consistent à protéger le maïs avec des insecticides ou des biocontrôles comme l’application de trichogrammes en début de vol de papillons de pyrales pour viser les premières pontes. Pour rappel dans les situations à risques pyrale et sésamie, comme en Charente, il reste difficile de viser à la fois les pyrales et les sésamies de façon optimale en un seul et même passage puisque les périodes d’application des ravageurs est décalée. La date de traitement ne coïncidant pas il est souvent constaté un manque d’efficacité sur un des deux ou les deux ravageurs.

L’utilisation de biosolutions (comme le Dipel DF, Xentari, Mezalid, le saccharose …) serait également une piste. Les pyrales du maïs sont sensibles au taux de sucre dans la sève : des applications foliaires de sucre montreraient une efficacité sur la pyrale du maïs.


 

 

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