Prix des engrais : réfléchir avant de broyer les pailles !
En effet à court terme c’est bien l’exportation des pailles qui va accroître la disponibilité en azote minéral pour la culture suivante. On vous explique pourquoi :
La restitution au sol des pailles de céréales provoque une forte augmentation des populations de champignons et de bactéries qui assurent leur décomposition. Le développement de ces micro-organismes nécessite, entre autres, de l’azote. Or la quantité d’azote dans les pailles étant insuffisante pour subvenir à leur besoin ils prélèvent l’azote minéral du sol. Et momentanément cet azote mobilisé manquera pour soutenir les premiers stades de développement de la culture suivante.
On parle « d’organisation », processus qui conduit à une diminution du stock d’azote minéral dans le volume de sol où il se déroule.
Inversement, lorsque les pailles sont exportées, il y absence de cette « organisation », ce qui provoque une augmentation de la disponibilité de l’azote pour la culture suivante. Ce supplément est d’environ 10-20 kg N/ha (selon Arvalis Institut du Végétal). Cette valeur étant variable en fonction de plusieurs facteurs tels que la gestion des chaumes, la quantité et la qualité des résidus restitués, le climat de l’hiver, le travail du sol…
Ce n’est que sur le long terme que l’exportation des pailles impactera la fourniture d’azote par le sol (conséquence d’une moindre minéralisation, due à la baisse du stock de matière organique).
L’exportation des pailles peut alors être compensée par des apports de fertilisants organiques qui permettra également un meilleur raisonnement de la fertilisation phospho-potassque.
Dans ce contexte ou l’envolée du prix des engrais et de l’énergie pèse sur nos exploitations agricole, sans oublier l’impact des conditions météo sur les récoltes, l’échange paille contre fumier ou compost peut-être une stratégie gagnante pour tous.
Contacts : Lise GOUAUD-LECOQ - 06 14 09 65 46 et Pauline GAUTHIER - 06 25 64 14 04