Réussir son atelier d’engraissement

production animale - bovin
Les cultures valorisables
L’alimentation des animaux reposera sur les ressources issues majoritairement des surfaces agricoles de l’exploitation. Les surfaces disponibles doivent permettre la production de fourrages (herbe, maïs, luzerne), de céréales (grains, paille) et éventuellement de protéagineux (pois, féveroles, lupin). Dans le bilan fourrager prévisionnel correspondant à la consommation par animaux, il est recommandé d’intégrer des stocks de réserve pour anticiper les risques liés aux aléas climatiques. Ainsi vous vous protégerez des baisses de croissance dues aux changements du régime alimentaire lors de pénurie et assurez une maitrise du coût d’alimentation.
Quelques repères de consommation :
Besoin fourrager | Besoin en céréales | |
---|---|---|
Ration à base de fourrage, céréales et correcteur | 1.4T à 1.6T de matières sèches par animal (choix des fourrages en fonction de leur qualité : foin, ensilage d’herbe, ensilage de maïs) | 9q à 11q de céréales par animal (blé, maïs, triticale) |
Ration à base de céréales et correcteur | 0.4T par animal de paille alimentaire | 17q à 18q de céréales par animal (blé, maïs, triticale) |
Les bâtiments disponibles
L’aménagement doit tenir compte de la catégorie d’animaux à engraisser (mâle ou femelle, âge, race), du type de bâtiment (aire de repos, zone d’alimentation, couloir d’alimentation, type de litière) et du nombre de places par case. Il doit intégrer un système de contention pour faciliter le travail et la circulation des animaux ainsi qu’une zone de quarantaine pour les sujets malades. Quelques repères :
- stabulation libre paillée à 100 % : 5 m2/animal,
- stabulation paillée avec aire de raclage : 2,5 à 3,5 m2 de couchage/animal,
- 60-70 cm à l’auge par animal, voire moins si la ration complète est parfaitement mélangée ou en cas de ration sèche.
Afin de pouvoir intervenir en toute sécurité sur les animaux, il est également important de prévoir un couloir de contention pour les opérations sanitaires, la pesée et l’embarquement des animaux.
La main d’œuvre
Le travail journalier intégrant l’affouragement, la distribution du concentré, les temps de surveillance et le temps de paillage-raclage-curage est de 2h30 pour un atelier de 100 à 150 places. Globalement, le temps de travail annuel est de 7h25 par place d’engraissement.
La réglementation départementale
Il faut prendre connaissance de la réglementation en vigueur sur le département comme par exemple la distance réglementaire du bâtiment d’engraissement vis-à-vis d’un tiers (de 50 à 100 m), les notifications de mouvement d’entrée et de sortie d’animaux (sous 7 jours), le contrôle sanitaire à l’introduction, etc.
Le matériel indispensable
Un atelier d’engraissement nécessite un tracteur, une distributrice d’aliments et de paillage ainsi qu’un chargeur et un équipement d’aplatissage du grain. Les récoltes de fourrage pourront être réalisées en partenariat avec d’autres agriculteurs ou déléguées à un prestataire de service.
Les protocoles sanitaires à suivre
Les animaux devront être vaccinés contre la grippe et déparasités afin d’optimiser leur croissance (10€ à 15€/animal). Ils devront également être mis en case de quarantaine afin de s’adapter à leur nouvel environnement et que la vaccination soit complètement efficace (3 à 4 semaines).
Une case de quarantaine doit permettre une séparation physique avec les autres animaux et être idéalement située dans un autre bâtiment que celui d’engraissement.
Les charges
Il faut prendre en compte la consommation d’eau (25 l/jeune bovin/jour) et d’électricité et les charges de structure comme des coûts de distribution et d’amortissement du bâtiment.
Les outils pour piloter l’engraissement
La pesée des animaux permet de contrôler la croissance et de vérifier l’efficacité de la ration alimentaire et le bon état sanitaire.
Objectifs de croissance sevrage/abattage pour les rations les plus fréquentes :
Ration | Ensilage de maïs + 3 kg de céréales et 1.6 de tourteaux de soja | Ration sèche (6 kg de céréale + 4 kg de correcteur) |
---|---|---|
Objectif de croissance | > 1450 gr/jour | > 1600 gr/jour |
Le suivi des stocks alimentaires permet d’adapter une ration tout au long de la période d’engraissement sans changement brutal qui pénaliserait la croissance.
L’optimisation du poids d’abattage ainsi que de la conformation permettent de répondre aux besoins de votre marché et de respecter les engagements commerciaux.
Ces facteurs influencent la marge et conditionnent la réussite de l’atelier d’engraissement.
Vous êtes intéressé par l’engraissement bovin ?
Nous vous proposons d’évaluer gratuitement la capacité de votre exploitation à s'engager dans un projet d’engraissement par la réalisation d’une pré étude.
Contact : Chambre d’agriculture de la Charente - 05 45 24 49 65 - nicolas.gilardeau@charente.chambagri.fr
A lire aussiEn savoir plus
Actualités en relation
> La prévention sanitaire et la contention, des incontournables pour l’engraissement de jeunes bovins 19 janvier 2018
Toutes les actualités