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La nouvelle bête noire (et jaune) des maïsiculteurs

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La nouvelle bête noire (et jaune) des maïsiculteurs

La chrysomèle du maïs est un petit coléoptère qui répond au nom scientifique de Diabrotica virgifera virgifera. La larve s’attaque aux racines, au début du cycle de la culture, et provoque en cas de forte attaque une baisse de rendement due à un déficit nutritionnel des plantes associé à un important risque de verse.

Chrysomele des racines du maïs

Petit coléoptère de 5 à 7 mm de long (femelle, mâle) dont les élytres sont plutôt unicolores d'un noir intense pour le mâle et présentent une alternance de bandes noires et jaunes pour la femelle

Des pertes de rendement peuvent apparaître quelques années après la détection de foyers si aucune mesure de gestion n’est mise en place. Ces pertes peuvent être variables selon l’abondance de l’insecte et sa vitesse de dispersion liées en particulier au type de sol, à la vitesse ou la direction du vent, à l’hétérogénéité spatiale du milieu cultivé et aux pratiques culturales. L’absence de maïs pendant au moins une campagne, sur une zone géographique déterminée, permet de freiner l’installation de la chrysomèle.

En France, dans les secteurs où il y a un fort degré d’infestation, des dégâts potentiels sont à craindre. La présence de la chrysomèle impacte les rotations avec de probables incidences économiques dans certaines régions où la monoculture de maïs est importante.

A gauche : Les larves dévorent les racines coronaires, ce qui provoque la verse végétative.
A droite: Maïs versé du fait d'une attaque de larve de chrysomèles. (©Arvalis)

Arrivée tout droit d’Amérique centrale et du Canada, la chrysomèle du maïs a été détectée pour la première fois en Europe en 1992, en Serbie, puis a progressivement atteint les pays voisins. Elle a progressé par dissémination naturelle de proche en proche (quelques dizaines de kilomètres), et/ou par les transports aériens et routiers (jusqu’à plusieurs centaines de kilomètres). Aujourd’hui, elle est observée partout en Europe où elle était considérée comme un organisme de quarantaine jusqu‘en 2014. En France, un réseau de piégeage a été mis en place dès 1999 et les premiers foyers ont été détectés pour la première fois en 2002 près des aéroports de Roissy et du Bourget. Les captures se sont ensuite multipliées en Alsace puis Rhône Alpes, régions françaises les plus touchées, et chaque année de nouveaux foyers sont détectés. Malgré la mise en œuvre de mesures de lutte (définies par arrêtés ministériels jusqu’en 2014), la progression de la chrysomèle s’est poursuivie en Franche-Comté et en Loraine, puis en PACA et en Nouvelle-Aquitaine ces dernières années. La France possède un climat favorable à l’installation de ce ravageur, et seule l’absence du maïs dans l’assolement des zones infestées constitue un facteur limitant à son établissement.

En 2019, des dégâts imputables en partie à la chrysomèle du maïs ont été observés pour la première fois dans un secteur en vallée alpine en Rhône-Alpes (les premières captures avaient eu lieu 10 ans plus tôt). Dans d’autres parcelles d’Alsace et de Rhône Alpes les insectes ont été facilement observés sans piège. Et en Nouvelle-Aquitaine les premiers foyers détectés ont présenté des captures significatives. La chrysomèle du maïs poursuit donc son développement logique, tant sur le plan de l’accroissement des populations que de la multiplication des foyers. Et c’est notamment le département de la Charente qui est concerné avec une première capture de chrysomèle en 2017 (parcelle située le long de la N10 sur la commune de La Couronne). En 2018, le réseau de surveillance a été renforcé en Charente (70 pièges ont été suivis contre 35 en 2016). Il y a eu de nouvelles captures notamment à proximité de la zone détectée en 2017 dans le centre de la Charente (zone à proximité d’Angoulême). En 2019, le réseau de surveillance s’est encore renforcé (90 pièges ont été mis en place). Les relevés confirment que la Chrysomèle est bien installée dans le département et qu’elle gagne du terrain un peu plus tous les ans. Les pièges posés à proximité de La Couronne / Angoulême sont ceux qui ont capturés le plus de chrysomèle. D’autres pièges suivis au sud de Montmoreau et au nord de Mansle ont capturé quelques individus. Même si pour le moment l’intensité des captures n’entraîne pas de nuisibilité, la progression de la chrysomèle sur notre territoire pourrait être préjudiciable pour nos cultures de maïs dans la prochaine décennie. Il est important d’être vigilant notamment dans les zones de monocultures qui sont les plus à risque.

Aujourd’hui, la surveillance de la chrysomèle du maïs est un outil indispensable pour définir les recommandations nécessaires à un maintien des populations à un niveau n’entrainant pas de perte économique significative.

Point sur l’avancée de la chrysomèle en 2019


Contacts :

Lise GOUAUD-LECOQ,
Chambre d’Agriculture de la Charente
lise.gouaud@charente.chambagri.fr

Khalid KOUBAÏTI,
FREDON Nouvelle-Aquitaine
khalid.koubaiti@fredon-na.fr

TSCHEILLER Romain,
Arvalis Institut du Végétal
r.tscheiller@arvalis.fr

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